Si vous recherchez un centre équestre afin que vous et/ou votre adolescent appreniez à monter, ce n’est pas au Domaine des Écuyers qu’il faut vous rendre. En revanche, si vous souhaitez découvrir le tact, la finesse, la connexion et la discrétion avec le cheval, le partage de l’histoire et d’un savoir équestre inépuisable et tellement vrai, un dialogue intime, une respiration mutuelle et réciproque avec votre monture, à pied ou à cheval, c’est au Domaine des Écuyers que vous les trouverez, auprès d’Émeline Macret. Émeline a une âme d’artiste. Une artiste qui sait parler aux chevaux et aux cavaliers. Je me permets de partager mon ressenti d’expérience, en espérant que cela puisse guider au mieux ceux et celles qui sont dans la même recherche, celle de l’équitation supérieure…
"Respire", me dit Émeline (je suis à cheval sur Triunfo). Je n'ai jamais appris ce qu'était réellement respirer à cheval. De mon regard interrogateur, Émeline précise : "Ouvre ta cage thoracique, tu dois sentir que les muscles, sous tes côtes, se soulèvent et se gonflent dans ton inspiration. Aller chercher l'inspiration jusque derrière, entre tes épaules, le long de ta colonne, au creux de tes lombaires. Inspirer plus profond, plus lentement, plus longtemps. Ouvrir tes épaules, tenir ton buste et relâcher tes jambes. Décontracte ta mâchoire si tu veux que celle de ton cheval se décontracte aussi. Relâchée mais tonique. Coudes au corps. Regarde loin devant pour sentir ta verticalité. Ton expiration doit être moins longue que ton inspiration." Lors de mon inspiration, je sens mon corps s'ouvrir et se charger d'énergie, se gonfler d'air afin de libérer les crispations. L'expiration peut alors se faire dans la décontraction et l'abandon le plus total, dans un état d'ouverture à l'autre mais il ne s'agit pas d'un corps qui meurt, qui s'abandonne, qui s'avachit. Il s'agit d'un corps qui vit, qui respire et qui palpite, qui s'élève vers le ciel et s'ancre à la terre. Sur lui, à cheval entre ciel et terre.
Parce que je respire je sens alors la sienne. Le rythme s'installe. Le cheval fait ses gammes, premiers pas du cheval, pas d'une danse à deux où deux corps s'unissent pour n'en former plus qu'un et je ne sais plus très bien où commence le corps de l'un, où finit le corps de l'autre… Musicalité du silence où le souffle rythme nos pas, musique d'éveil. Juste ressentir la différence, d'une allure à l'autre, dans son corps, dans le mien, tout autant que dans nos deux respirations, qui s'accordent alors pour n'en former plus qu'une. En accord, en "à corps". Alors Soho me livre quelques pas de piaffer et, dans l’instant de l’élévation délicate et féline, je sens mon corps s’alléger, ma tête un peu plus proche du ciel. Plus tard, Brioso m’élèvera vers les étoiles en m’offrant une levade soyeuse et brillante, verticale, viscérale, entre ciel et terre. Puis, comme pour rendre hommage à cet instant, le cheval s’incline. Je la ressens encore, en moi, deux semaines après mon passage dans ce domaine hors du temps. Cette expérience du souffle, ce chant muet qui vient scander nos accords, ce semblant de silence qui n'en est pas un et cache au contraire une infinité de notes colorées, aux tons de la nature qui m'entoure et m'englobe, je ne l'avais jamais ressentie auparavant. Ce souffle m'a ouvert la première porte, celle qui donne l'accès à toutes les autres.
Merci de tout cœur, chère Émeline, d’avoir ouvert mon corps pour ressentir véritablement le cheval ! À très bientôt 😉